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La Shoah

5 mai 2008

LA SHOAH Historique La Shoah désigne

LA SHOAH

Historique

La Shoah

désigne l'extermination et la persécution par l’Allemagne nazi et ses collaborateurs des trois quarts des Juifs de l'Europe occupée durant

la Seconde Guerre mondiale, ce qui représente entre cinq et six millions de victimes. Ce génocide des Juifs constituait pour les nazis «

la Solution

finale à la question juive ». Shoah étant un mot hébreu signifiant « anéantissement », « cataclysme », « catastrophe », « ruine », « désolation », est un terme formé en 1944 par le juriste Raphaël Lemkin afin de désigner cette extermination. L’appellation française d’origine grecque étant Holocauste et se traduisant « sacrifice par le feu » est également utilisée.

La Shoah

fut un passage de l’histoire qui marqua la population et la touche encore aujourd’hui. Nous allons donc tenter d’expliquer pourquoi et comment en sommes nous arrivés à ce génocide et quelles en ont étées les conséquences.

1. Les grandes étapes

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devient chancelier, il met en place un totalitarisme nazi, son programme étant un nationalisme avec une opposition totale au traité de Versailles de 1919, un antisémitisme (qui est la haine des juifs), une anti-démocratie et un anti-communisme. En mars 1933 il obtiendra les pleins pouvoirs puis le 2 août 1934, à la mort d’Hindenburg il cumulera les fonctions de chancelier et de chef de l’Etat. Il brisera toute opposition en créant des camps de concentration où sont envoyés tous les opposants. Il mènera la population par la propagande et l’embrigadement de la jeunesse. Puis ne considérant pas les juifs comme une race humaine a part entière, débute à partir de la nuit de cristal du 9 novembre 1938, qui est véritable pogrom (violence exercées contre les juifs) la déportation des juifs vers les camps de concentration.

Entre 1940 et 1944

la France

est sous le régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain d’un coté de la ligne de démarcation et sous domination allemande de l’autre. Celui-ci demandera l’Armistice aux Allemands qui sera signé à Rethondes le 22 juin 1940, n’offrant aucune autre perspective que l’acceptation de la défaite. Le 10 juillet il recevra les pleins pouvoirs et mettra en place une véritable dictature, toutes les libertés sont supprimées. La rencontre à Montoire le 24 octobre 1940 fait rentrer

la France

dans une nouvelle perspective, en ce qui concerne les rapports franco-allemands entre Pétain et Hitler.

« C’est dans l’honneur […] que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. […] Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père : je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. »                                                                      

Discours du maréchal Pétain le 30 octobre 1940

Puis le 29 mars 1941, il fut créé le Commissariat Général aux Questions Juives (CGQJ) qui est un organisme administratif s’occupant de la politique de l’Etat français vis-à-vis des juifs de France, son rôle étant de veiller à l’application de la législation antijuive. Le 13 mai 1941 débute les rafles des juifs étrangers, elles sont organisées par la préfecture de Police telle que la « rafle du billet vert » en mai

1941. A

ce moment là, 6500 juifs étrangers résidants dans la région parisienne reçurent une convocation leur donnant un point de rendez-vous précis, accompagné d’un parent ou d’un ami pour « examen de situation ». A leur arrivée chacun doit donner sa carte d’identité. 3700 Hommes vont se présenter, ils seront internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande et y séjourneront un an avant d’être envoyés à Auschwitz.

De plus le caractère discriminatoire de la première loi sur le statut des juifs sera aggravé par la deuxième loi de 2 juin 1941 où il y a un durcissement de la définition du juif, un allongement de la liste des professions d’où les juifs sont exclus, et limite la proportion des juifs à 3% dans l’université et 2% dans les professions libérales. Enfin, en juillet 1941 les juifs doivent céder leurs droits sur les entreprises à des « Aryens ».

En juillet 1942, la conférence de Wannsee définit les modalités pratiques de la « solution finale » par les officiels allemands, c'est-à-dire l’extermination complète des juifs d’Europe. Le gouvernement de Vichy n’exprima pas de protestation. Alors, 13 000 juifs furent arrêtés à Paris les 16 et 17 juillet 1942 pour la « rafle du Vel’ d’hiv » par la police française qui les réunissait au Vélodrome d’Hiver pour les emmener par la suite au camp d’internement de Drancy situé au nord-est de Paris, d’où ils seront envoyés par la suite vers les camps d’extermination. Le camp de Drancy a été pendant 3 ans le principal lieu de départ de

la France

vers les camps d’extermination nazis. En 1942, 42 000 personnes seront ainsi déportées dans des wagons à bestiaux, entassés comme des bêtes.

Au total, les déportations ont touchés près du quart de la population totale. Seulement 2700 juifs réussirent à survivre de ces camps, souvent grâce à des personnes qui ont risquées leur vie pour les sauver. Car depuis le début de la seconde guerre mondiale, les français résistent à l’envahisseur. Et c’est le 18 juin 1940 que le général Charles de Gaulle, lance un appel par une radio de Londres pour pousser les français à la résistance. Les français ont alors réagi et malgré la répression de la police allemande aidées par des collaborateurs français et

la Milice

, ce sont ces résistants qui forment en 1944 les Forces Françaises de l’intérieur (FFI) qui aident les alliés (anglais, américains, canadiens…) à libérer

la France.

Le

dernier convoi de déportation parti de Clermont-Ferrand le 15 août 1944.

De plus, nous ne pouvons oublier tous ces « justes » qui ont mis leur vie en péril pour sauver des vies juives en les cachant chez eux ou en essayant de les faire passer en zone libre, et nous devons les remercier car ils ont démontré de réels actes de fraternité et de soutient envers des Hommes français, vivant tout comme eux, sur un même territoire et dans les mêmes conditions, n’ayant que pour seule différenciation la religion.

2. Pourquoi les juifs ?

Le judaïsme est la plus ancienne des religions monothéistes. Après la seconde destruction de leur grand Temple (70 après J.-C.), les juifs se sont éparpillés. L'antijudaïsme était d'abord religieux. Puis les Juifs furent accusés, là où ils se trouvaient, d'être responsables de toutes les catastrophes (Peste noire en 1345, famines, épidémies de choléra).
En 1492, après plusieurs siècles de cohabitation avec des catholiques et des musulmans, ils sont expulsés d'Espagne, sauf s'ils se convertissent.

A chaque répression, les communautés se déplaçaient. C'est ainsi que beaucoup se retrouvèrent en Pologne et dans les actuels pays baltes (notamment

la Lituanie

), développant une véritable culture propre et une langue.
Au XIXe siècle, certains "scientifiques" établirent la conception de "races" pour définir des groupes ethniques : ainsi les juifs furent-ils catégorisés.

Les nazis qui arrivèrent au pouvoir en janvier 1933 mettaient en avant des valeurs "nouvelles" : la force, le sang la pureté de la "race" viennent remplacer les idées de bien et de mal, de vertu et d'humanisme.

Les juifs furent les premières victimes désignées, car les valeurs humanistes du judaïsme furent reprises par le christianisme et l'islam, et inspirèrent même l'idéologie communiste : dans les discours nazis, l'ennemi était souvent désigné comme le "judéo-bolchévisme" (or, partout dans les pays sous influence soviétique, la proportion de Juifs dans les dirigeants était la même que dans la population générale).

Vers la fin de l'été 1941, le Führer Adolf Hitler ordonne l'extermination physique des Juifs, cette décision fut organisée à partir du 20 janvier 1942, et impliquant de façon générale tous les rouages de l'Etat Allemand et du parti nazi. Fin 1942, après la liquidation des différents ghettos, une grande partie de la destruction était déjà effectuée, et les Alliés le savaient.

Nazisme : idéologie raciste selon laquelle les Allemands seraient une "race" supérieure à toutes les autres, appelée à dominer le monde. Il leur faut donc un territoire où ils puissent prospérer, sans contact avec les autres ("pureté de la race"). Les races de "sous hommes" devaient être éliminées, et autour de l"espace vital" allemand, des pays satellites seraient exploités par des "races inférieures" (Slaves) réduites en esclavage pour fournir des denrées et des richesses aux Allemands.

Voilà pourquoi les nazi se lancèrent dans une traque aux juifs, s’en prenant autant aux femmes et aux bébés qu’aux vieillards qui furent tout aussi systématiquement voués à la mort de masse que les hommes adultes. En particulier 1 500 000 enfants furent victimes de l’anéantissement. En France les juifs avaient confiance en le gouvernement et n’auraient jamais pu s’imaginer que celui-ci les envoierait à la mort, ils étaient parfaitement intégrés dans cette société qui les avait accueilli a bras ouverts, étaient de bons travailleurs et vivaient paisiblement. En 1940,

la France

possédait environ 400 000 juifs.

Cependant, les Juifs ne furent pas les seules victimes des nazis ; il y eut aussi les opposants politiques, les témoins de Jéhovah, les homosexuels, les élites des peuples considérés comme « inférieurs » (Polonais, Slaves), mais aussi les Tsiganes, les prisonniers de guerre soviétiques, les malades mentaux et les handicapés qui furent déportés.

3. Les étapes du génocide des juifs

A. La définition

Dès leur prise de pouvoir, les nazis se préoccupèrent de définir, d'une part, qui était allemand, et d'autre part, qui était juif. L'appartenance et la pratique de la religion ne leur suffisaient pas à définir cette "race". Les discussions furent compliquées, car il existait de nombreux couples "mixtes", qui avaient une descendance Dans un premier temps, il fallait trois grands-parents juifs pour être soi-même juif. Mais progressivement, la définition fut élargie, surtout à partir de la phase de destruction massive (1941-1942), pour englober un maximum de gens : ainsi, de nombreuses personnes qui ne s'étaient jamais senties juives furent cependant déportées et assassinées.

« Est regardé comme juif […] toute personne issue de trois grands-parents de race juive et de deux grands-parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif. »                                                                

Article premier de la loi du 3 octobre 1940

B. Le recensement

Il importait à l'État nazi de connaître l'identité et l'adresse de tous les Juifs, "métis" ou non. Cette phase est importante, car elle déterminait la possibilité de trouver (et de "rafler") facilement tous les Juifs. Dans certains pays comme

la France

, les autorités devancèrent les demandes allemandes, où dès juillet 1940, le ministre de la justice Alibert créa une commission de révision des 500 000 naturalisations prononcées depuis 1927. Le retrait de la nationalité concernera 9000 juifs.

C. La désignation

La propagande hitlérienne (dirigée par Goebbels) ne cessait de dénoncer les Juifs comme responsables de tous les maux : il fallait que les populations puissent voir qui était juif. Des inscriptions furent apposées sur les commerces et les ateliers, et les gens durent porter des brassards (en Pologne occupée), puis des étoiles jaunes pour être reconnus, et beaucoup furent ainsi l'objet de brimades violentes dans les rues. Ces étoiles jaunes de David à 6 pointes devaient être portées dés l’âge de 6ans et être de la taille d’une paume de main, elle est jaune car c’est la couleur de la honte, avec marqué au centre en caractères noir « JUIF ». Elle doit être portée bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine et n’être ôté pour aucune raison. De plus un tampon fut apposé sur les papiers d'identité (d'abord en Allemagne, à la demande de

la Suisse

, pour refouler des candidats à l'immigration).

D. Restrictions et spoliations

Les Juifs se virent interdire un très grand nombre d'activités. Leurs entreprises furent confisquées, leurs déplacements limités. Il s'agissait de les appauvrir et de leur ôter le maximum de leurs moyens de subsistance.

E. Exclusion

Les Juifs furent expulsés de la fonction publique (enseignement, presse, radio, cinéma) et de nombreuses autres activités (interdiction d’accès aux piscines, gymnases, jardins publics…), même lorsque leur exclusion devait désorganiser certains services publics ou privés (hôpitaux, par exemple).

F. Isolement

Etre désignés, exclus et appauvris ne suffisait pas à faire rejeter les Juifs par la totalité des populations, tant en Allemagne que dans les pays occupés (ainsi, en 1933, un mot d'ordre de boycott des magasins juifs en Allemagne fut un échec). Pour soustraire les Juifs des autres populations, on envoya un grand nombre d'entre eux dans des camps de concentration, où ils furent les plus maltraités de tous les déportés. Dans les zones occupées de l'Est, on décida de parquer les Juifs dans des ghettos : dans un quartier d'une ville, souvent des plus pauvres et insalubres, on enfermait les Juifs, soumis à des restrictions alimentaires, destinées à réduire leurs chances et durée de survie. La mortalité dans les ghettos, par la faim, les épidémies et les mauvais traitements, était considérable (on l'estime à 800 000 morts).

G. Destruction

Mais beaucoup trop de Juifs survivaient encore. C'est alors qu'intervint la destruction massive et systématique. Elle fut d'abord l'oeuvre des Einsatzgruppen, qui avançaient derrière la ligne de front russe en exécutant tous les Juifs qu'ils trouvaient (1 300 000 morts).
À partir du printemps 1942, les ghettos furent progressivement démantelés, et leurs habitants envoyés dans les camps de destruction de masse, où la plupart étaient dès leur arrivée conduits dans des camions puis des chambres à gaz, et leurs corps brûlés dans les fours crématoires ou des fosses : les six camps spécialisés dans la destruction de masse furent Auschwitz-Birkenau, Belzec, Chelmno, Lublin-Maïdanek, Sobibor et Treblinka.
Le nombre de Juifs morts dans les camps de concentration (par esclavage, sous-nutrition et mauvais traitements) et dans ceux de

destruction massive est estimé à trois millions (dont au moins un million à Auschwitz-Birkenau). Mais avant de les tués, on cherchait à les déshumaniser au maximum, en les battants tels des bêtes, les mettant à nu et poussant à l’extrême le sentiment de honte. De plus, ils étaient persécutés par la faim, la maladie et l’épuisement. Ils n’avaient plus de nom qui était remplacé par un numéro de matricule. On pouvait donc dire qu’ils étaient des sous-hommes dans ces conditions.

Ce génocide avait pour but d’éliminer radicalement la totalité d’une population malgré qu’elle ne représente aucune menace militaire ou politique.

4. Les conséquences de

la Shoah

Outre l’horreur de ce crime,

la Shoah

marque un tournant historique car elle est l'occasion d'une prise de conscience internationale amenant plusieurs faits majeurs :

  • la création d'un tribunal international pour juger les crimes nazis, qui a servi de modèle au Tribunal de Tokyo, et à la cour pénale internationale de La Haye ;
  • la création de la notion juridique de crime contre l'humanité 
  • un mouvement de sympathie pour la création d'un État juif, Israël, au Proche-Orient ;
  • la création du concept de génocide, appliqué a posteriori à des phénomènes antérieurs (génocide arménien, génocide des Hereros), puis postérieurs (génocide du Rwanda, massacre de Srebrenica, etc.). Ce concept ne figure pas dans l'acte final du procès de Nuremberg, afin d'éviter des critiques juridiques sur la non-rétroactivité des lois pénales.
  • L’adoption des conventions de Genève de 1949, qui protègent la population civile en temps de guerre.
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5 mai 2008

Composition1

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